viernes, 15 de abril de 2005

Los evadidos

Boris Vian

Poco a poco las voces se disuelven cediendo el aire a un ritmo que comienza sin avisar… las escobillas rozan platillos con ese sonido pequeño pero implacable, el contrabajo tarda aún unos segundos en entrar, Boris no deja la trompeta sobre la mesilla, la mantiene en sus manos como si fuese sostener algo con ella, mira cómplice las manos del contrabajo, los ojos del batería, repasa al grupo que le devuelve una mirada expectante como cerciorándose de que la máquina puede despegar de un momento a otro… el coro tiene listo sus susurros en cursiva… Boris contiene la respiración y repasando por último el mar de cabezas y ojos y algunas rodillas que no pueden contener un movimiento discreto, se lanza sobre las palabras que le pasan por la mente como el mismo día en que las escribió…


IL a dévallé la colline
Ses pieds faisaient rouler les pierres
Là-haut, entre les quatre murs
La sirène chante sans joie


Il respirait l’odeur des arbres
Avec son corps, comme une forge
La lumière l’accompagnait
Et lui faisait danser avec son ombre


Pourvu qu’ils me laissent le temps
Il sautait à travers les herbes
Il a cueille deux feuilles jaunes
Gorgées de sève et de soleil


Les canons d’acier bleu crachaient
De courtes flammes de feu sec
Pourvu qu’ils me laissent le temps
Il est arrivé prés de l’eau


Il a plongé son visage
Il riait de joie ; Il a bu
Pourvu qu’ils me laissent le temps
Il s’est relevé pour sauter

Pourvu qu’ils me laissent le temps

Las trompetas se deslizan en sonidos largos y graves,
Une abeille de cuivre chaud
L’a foudroyé sur l’autre rive
Le sang et l’eau se sont mêlés

Il avait eu le temps de voir
Le temps de boire a ce ruisseau

tan bajos que pisan los talones,
Le temps de porter à sa bouche
Deux feuilles gorgées de soleil


o irrumpen breves y agudísimos aullidos

Le temps de rire aux asassins
que harían temblar años después
Le temps d’atteindre l’autre rive
al pequeño David Lynch que en ese momento, en algún lugar de Montana
Le temps de courir vers la femme
escapa de una casa abandonada

Il avait le temps de vivre.
…a lomos de su bicicleta.

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